Synopsis

Au travers d'un vécu et d'une histoire familiale personnels, ce blog relate les nombreuses difficultés pratiques et barrières juridiques dressées par l'État polonais afin d'empêcher, contrairement à ses engagements internationaux, toute restitution ou indemnisation des biens immobiliers ayant appartenu aux familles de victimes des persécutions nazies (ghetto et génocide), et dont la spoliation instituée par le régime communiste n'en finit pas (la photo ci-dessus, prise en juin 2014, représente l'immeuble familial spolié, situé au centre de Lódz, à l'angle des rues Prezydenta Gabriela Narutowicza 14 et Wschodnia 69).

07 septembre 1993

Retour aux sources

Près de cinquante ans de communisme n'ont pas fait oublier à mon père que ses véritables origines étaient en Pologne et qu'il lui importait de récupérer ses droits de citoyen polonais. Il entreprit dès lors de s'adresser à l'ambassade de Pologne à Berne afin de récupérer de récupérer sa nationalité d'origine.

Rien n'y fit, les autorités polonaises lui ont toujours refusé ce droit, craignant probablement que cela ne les expose à devoir restituer les biens immobiliers confisqués et expropriés sous le régime communiste.

En effet, la problématique de la restitution des biens spoliés s'est très vite posée à la Pologne sur un plan international et diplomatique et la seule concession qu'avait été faite était d'offrir une possibilité de restitution ou d'indemnisation aux seuls citoyens polonais.

Hormis la restitution des biens communautaires religieux et cultuels, celle relative à la spoliation des biens privés reste au point mort, à savoir que les responsables politiques n'entendent faire aucun effort en  faveur des familles des victimes, quand bien même certaines pressions diplomatiques s'exercent çà et là.

La Pologne entend entrer dans la communauté européenne et profiter de la croissance et des avantages qu'apportent l'économie de marché. Mais elle n'est pas prête à régler ses comptes avec le passé.

09 novembre 1989

La chute du communisme

À l'aube des années quatre-vingts, sans qu'on sache précisément si c'est l'arrivée de Karol Wojtyla au Vatican ou l'agitation sociale des chantiers de Gdansk provoquée par le syndicat Solidarnosc ou encore  je ne sais quelle perestroïka initiée par un certain Mikhaïl Gorbatchev, - peut-être un peu des trois à la fois -, quoi qu'il en soit la brèche que les allemands taillèrent dans le mur de Berlin allait sonner  inexorablement le glas du communisme.